D’une sauvage lutte pour la liberté

J’ai lu « Red Rising », tome 1, de Pierce Brown.

sam_4357

Le résumé: « Darrow n’est pas un héros. Tout ce qu’il souhaite, c’est vivre heureux avec l’amour de sa vie. Mais les Ors, les dirigeants de la Société, en ont décidé autrement. Ils lui ont tout enlevé : sa raison de vivre, ses certitudes, jusqu’à son reflet dans le miroir.
Darrow n’a plus d’autre choix que de devenir comme ceux qui l’écrasent. Pour mieux les détruire. Il va être accepté au légendaire Institut, y être formé avec l’élite des Ors, dans un terrain d’entraînement grandeur nature.
Sauf que même ce paradis est un champ de bataille. Un champ de bataille où règnent deux règles : tuer ou être tué, dominer ou être dominé. »

J’avais choisi ce livre en grande partie à cause de sa couverture ( oui, j’ai un truc avec les ailes ) et des excellentes critiques qu’il a reçues sur la toile.

« Red Rising » est le premier des trois tomes de la saga dystopique imaginée par Pierce Brown.
Le héros, Darrow, n’a pas la vie d’un adolescent classique: il vit sur Mars, au sein du groupe qui occupe la place la plus basse sur l’échelle sociale, les Rouges, est déjà marié et travaille durement à la mine. Il est un fossoyeur, le meilleur parmi ses pairs, et passe la majorité de son temps à creuser la roche dans l’espoir que ses efforts permettront aux Hommes de pouvoir enfin investir la surface de la planète.
Au sommet de la société, les Ors ne cessent en effet de marteler au petit peuple qu’ils sont la clé de la réussite de leur plan et que rien ne sera possible sans eux.
Darrow donne donc tout ce qu’il a, jours après jours, et ne se permet que peu de libertés. Et quand Eo, celle qu’il aime, l’entraîne dans un lieu interdit et lui donne un avant-goût du bonheur, il hésite, aveuglément fidèle aux principes qui lui ont été inculqués depuis toujours. Il ne comprend pas non plus quand elle lui parle de rébellion et d’opposition au pouvoir en place, tout ça est à mille lieues de ce à quoi il aspire et il refuse de mourir avant d’avoir 30 ans, comme son père avant lui.
Mais les deux jeunes gens sont découverts et, alors qu’ils sont amenés en place publique pour être fouettés, Eo entonne un chant interdit, le chant de la liberté, et bouleverse par son sacrifice la vie de son mari. Désormais plus rien ne sera comme avant et Darrow, épaulé par d’obscurs alliés, va tout mettre en œuvre pour venger sa bien-aimée et, pour la première fois, mener un Rouge à la tête d’une société qui s’est construite sur le mensonge et l’exploitation des plus faibles.

J’ai beaucoup aimé la première partie, celle où l’on découvre Darrow et, à travers lui, le destin de tous les Rouges, appelés à passer leur courte vie dans les entrailles de Mars. L’ambiance lourde et oppressante est quasiment palpable et, en tant que lecteurs, nous avons nous aussi du mal à respirer dans cet univers particulièrement sombre où le plaisir n’a pas sa place.
Darrow a une personnalité duelle, il est à la fois totalement investi dans son rôle ( il ne s’imagine d’ailleurs pas occuper une autre place que la sienne ) et tête-brûlée au travail, déjà un peu rebelle sur les bords même s’il n’en a pas encore conscience. Il est très attaché aux quelques membres de sa famille encore en vie mais, plus que tout, à Eo, sa femme, qui voit en lui le héros qui bouleversera l’ordre établi. On n’a aucun mal à s’identifier à lui lorsqu’il la perd et qu’il s’effondre sous le poids du chagrin, ni même lorsque, miraculé, il décide de se servir de sa peine comme d’une arme pour la venger, elle et tous les siens.
J’ai par contre bien moins accroché aux parties suivantes même si l’action est prenante et que des rebondissements inattendus donnent du rythme au récit ( qui tend cependant à s’essouffler en partie 3 ). Les rapprochements avec des dystopies existantes sont inévitables, Hunger Games et Divergente notamment, puisque pour arriver au bout de la première étape de son plan Darrow doit participer à un cruel jeu de guerre qui oppose plusieurs maisons. Il y a du sang, de la trahison, une ambiance violente et glauque… rien ne nous est épargné! Et, finalement, l’aspect dystopie/science-fiction de l’histoire passe au second plan.
J’hésite du coup à poursuivre avec le second tome…

Pour résumer: Pierce Brown livre un roman efficace où l’action prend place dans un monde crédible et bien pensé ( même si ça sent le déjà-vu ), et on suit avidement les aventures de Darrow, propulsé héros malgré lui.
L’écriture est agréable, moderne et inventive ( l’auteur use et abuse de néologismes pour décrire les armes et la technologie – c’est un peu déroutant au début d’ailleurs ), et les différents personnages, Darrow en tête, forme une intéressante galerie ( Sevro et son père ont particulièrement retenus mon attention ).
Je comprends aisément que les fans de Hunger Games aient été conquis mais, personnellement, je sors de cette lecture un peu perplexe.

2 commentaires sur “D’une sauvage lutte pour la liberté

Laisser un commentaire