Du cœur des femmes

J’ai fini de lire « L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes » de Karine Lambert.

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Titre: « L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes »

Auteure: Karen Lambert

Éditeur: Le Livre de Poche

Style: littérature contemporaine

Nombre de pages: 216

Résumé: Cinq femmes d’âges et d’univers différents cohabitent dans un immeuble parisien. Elles ne veulent plus entendre parler d’amour et ont inventé une autre manière de vivre. L’arrivée d’une nouvelle locataire va bousculer leur équilibre. Juliette est séduite par l’atmosphère chaleureuse de cette ruche, à un détail près : l’entrée est interdite aux hommes. Va-t-elle faire vaciller les certitudes de ses voisines ou renoncer, elle aussi ?

Mon avis:

« L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes » est le tout premier roman de l’auteure belge Karine Lambert. En ne se fiant qu’à sa couverture colorée on est tenté de le classer dans ce que certains prennent plaisir à appeler « chick lit » ( littérature dite « féminine » ) mais il est en fait bien moins léger qu’il en a l’air.
L’immeuble en question se situe dans un quartier de Paris chaleureux et vivant, et il n’est habité que par une poignée de femmes qui ont en commun de ne plus vouloir d’homme ni entre leurs bras ni sur leur lieu de vie. Chacune vit donc seule depuis des années, toutes pour des raisons qui leur sont propres, et, sous le regard de celle qu’elles surnomment « la reine » ( qui est à l’origine de cette ruche sans testostérone et qui vit au dernier étage, tout près du ciel ), elles s’épaulent tout en profitant des petits plaisirs de l’existence.
Cette organisation bien rodée est cependant remise en question lors de l’arrivée d’une nouvelle locataire – la jeune et gironde Juliette – qui, contrairement aux autres, caresse toujours l’espoir de trouver l’amour malgré les ratés amoureux qui ont jalonné son chemin. Son installation dans cette maison aux faux airs de couvent force peu à peu les autres occupantes à réexaminer leur choix de vie et à se pencher à nouveau sur les évènements du passé qui les ont menées à s’y résoudre.

Au premier abord ce roman semble cocher tous les clichés du genre auquel on le rattache mais cette impression de départ est, heureusement et pour mon plus grand plaisir, trompeuse. J’ai été séduite dés les premières pages par la plume de Karine Lambert, moderne est d’une grande sensibilité, et j’ai très vite su que j’étais tombée sur une petite pépite. Dans « L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes » elle nous parle, avec une grande douceur et une grande intelligence, des femmes et de leurs blessures intimes et, plus largement, des relations hommes/femmes ( les unes étant bien sûr étroitement liées aux autres ).
Histoires d’amour, histoires de famille, histoires de séduction… au travers des parcours de chacun des personnages de ce récit ( tous extrêmement justes et touchants ) il est question de toutes ces histoires qui commencent sous de bons auspices pour, parfois, souvent, se terminer dans la douleur et les larmes. Toutes ces déceptions, ces confrontations et ces violences qui, au fil du temps et des mauvaises expériences, émoussent la confiance en soi, la foi en l’avenir et le plaisir à être au monde.
On pourrait du coup penser que l’auteure livre un texte à charge contre la gente masculine, plein de rancœur, mais il n’en est rien. Personne n’est cloué au pilori. Karine Lambert évoque juste la vie, celle des femmes qui habitent son roman ( avec leurs joies, leurs peines, leurs désirs, leurs aspirations et, parfois, leur difficile confrontation au réel ) et, par extension, celle des hommes qui croisent/ont croisé leur route. Elle n’hésite d’ailleurs pas à nous donner accès aux pensées de l’un d’eux qui, lors d’un premier rendez-vous, se révèle tout aussi pétri d’insécurité et de maladresse que sa partenaire.
Au final « L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes » bouscule et fait du bien. Il nous rappelle que, quelques soient les difficultés rencontrées, quelque soient les chutes, il est important de ne pas se replier sur soi et de rester ouvert aux autres, de s’appuyer sur eux, de se nourrir de leur amour/amitié et d’essayer de toujours croire en la vie.

 

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