Des bienfaits du hasard

J’ai fini de lire « Le reste de leur vie » de Jean-Paul Didierlaurent.

Le reste

Comme vous pouvez le voir sur la photo, j’ai reçu ce roman de la part du site Lecteurs.com en échange d’une critique ( encore merci à eux! ).

Le résumé: « Manelle, jeune aide à domicile, s’occupe des vivants, tandis qu’Ambroise, thanatopracteur par vocation, rend la mort présentable. A l’âge des questions sur la vie, ils consacrent la leur à faire du bien à de plus cabossés qu’eux, des gens comme tout le monde et toujours uniques… Au fil de hasards qui n’en sont pas, le vieux Samuel va permettre leur rencontre. Et d’une ville à l’autre, un joyeux road trip en corbillard s’engage, à la recherche d’un improbable et dénouement…
Ce conte moderne régénérant se révèle une ode à la vie et à l’amour, à l’image d’Ambroise, le thanatopracteur amoureux des vivants.« 

Dans « Le reste de leur vie », Jean-Paul Didierlaurent nous présente parallèlement deux personnages solitaires et attachants: Manelle et Ambroise. Elle est auxiliaire de vie, lui thanatopracteur, et tout deux consacrent l’essentiel de leur temps à leur activité professionnelle, au détriment de leur vie sociale. Elle enchaîne les interventions auprès de personnes âgées plus ou moins sympathiques, avec une nette préférence pour le charmant Samuel – toujours avenant et de bonne humeur -, lui les interventions au sein de familles en deuil, prenant à cœur de s’occuper au mieux de leurs défunts.
Chacun mène donc son existence de son côté jusqu’à ce qu’un hasard les fasse se rencontrer dans des circonstances particulières mettant en scène Samuel et Beth, la grand-mère facétieuse d’Ambroise. Forcés tous les quatre de prendre la route, ils vont profiter du temps qui leur est donné pour apprendre à se connaître et, pourquoi pas, à s’aimer, donnant l’occasion à l’auteur de nous offrir une réflexion sur la vie, les amis, l’amour, la vieillesse, la maladie et la mort.

Jean-Paul Didierlaurent nous offre avec ce roman une galerie de personnages – principaux comme secondaires – profondément humains et attachants.
Manelle ne vit que pour son travail, supportant sans un mot les provocations d’un vieil homme en mal de distraction et ne trouvant du réconfort que dans les sourires, les mots doux et les pâtisseries de Samuel, son « patient » préféré. Aussi, lorsqu’il se retrouve confronté à un grave soucis de santé, elle n’hésite pas une seconde à le traiter comme son propre grand-père, totalement hermétique à l’idée que son heure puisse être venue.
Ambroise, lui, vit chez sa grand-mère Beth depuis qu’il a coupé les ponts avec son père, froid, distant et dont le seul intérêt semble être sa situation sociale. Son temps est partagé entre les soins qu’il apporte aux défunts et le réconfort qu’il distille aux vivants, et les rares mais chaleureux moments qu’il passe à maquiller les acteurs d’une troupe de théâtre.
Rien n’aurait dû les mettre sur le chemin l’un de l’autre mais la vie est faite de hasards et, lorsque Samuel se retrouve en danger de mort, Manelle met tout en œuvre pour le sauver et lui éviter d’avoir à passer entre les mains d’Ambroise. Leur rencontre fera des étincelles et sera synonyme, contre toute attente, d’un nouveau départ pour le petit groupe.

« Le reste de leur vie » est un court roman, qui se lit vite ( notamment grâce à l’agréable plume de son auteur ), et qui, malgré des thèmes abordés particulièrement graves, reste léger. Et c’est justement ( et paradoxalement ), pour moi, l’aspect négatif de cette lecture: j’aurais aimé que la réflexion soit plus poussée, plus aboutie.
L’auteur s’est intéressé de près au métier de thanatopracteur et n’hésite notamment pas à se lancer dans une description médicale du procédé de conservation des défunts. Ce n’est certes pas très joyeux mais, personnellement, ça ne m’a pas gêné. C’est une pratique qui m’intéresse et sur laquelle je me suis déjà documentée, et j’ai trouvé que ça rendait le propos plus sérieux ( dans le bon sens ) et que ça participait à l’humanité du récit.
Idem pour l’évocation de la fin de vie et, plus particulièrement, du recours au suicide assisté. C’est un sujet actuel, qui défraie souvent la chronique, et ça a permis de donner un peu de poids à l’histoire.
Mais, en dehors de ces deux points, le roman tient plus d’une classique romance, enlevée et distrayante, que du parcours initiatique ou de la quête philosophique.
J’ai également regretté l’évidence de l’histoire d’amour; on la devine en effet dés le début du récit et elle survient sans que l’on soit surpris outre mesure.
C’est toutefois un livre feel good ( notamment grâce à son happy end ), qui met de bonne humeur et qui permet de passer un ( court ) bon moment littéraire.
Son point fort étant, de mon point de vue, ses personnages.

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4 commentaires sur “Des bienfaits du hasard

  1. Il me tentait pas mal, parce que je ne connais pas l’auteur et je l’ai vu partout (je suis un mouton!)
    Ceci dit, tu dis qu’il est pas poussé, et ça m’effraie un peu… sachant que ma PAL deborde !
    Je ne sais pas…

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    1. Je comprends.
      En fait tout dépend du genre de lecture dont tu as besoin: si tu veux une jolie histoire pas trop exigeante, un truc qui fait du bien mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable ( on en a tous besoin de temps en temps ), alors fonce, mais si tu veux quelque chose de plus fouillé et sérieux, passe ton tour 🙂

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      1. Alors je le mets dans ma WL, en ce moment je n’ai plus grand chose de super jolie léger..
        Merci 🙂
        puis, ce serait aussi l’occasion de découvrir cet auteur dont on parle beaucoup…

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