D’un petit rien qui peut tout changer

Comme je vous le disais, j’ai fini « Miss Alabama et ses petits secrets » de Fannie Flagg.

Miss Alabama

Je l’avais repéré parmi les nouveautés Pocket et, en plus d’être attirée par le fait qu’il ait été écrit par l’auteure du best seller ( et excellent film – dont Fannie Flagg est la scénariste ) « Les beignets de tomates vertes », j’avais littéralement flashé sur sa couverture qui respirait la gaîté et l’optimisme que promettait le résumé.

Pour rappel: « Il est loin le temps ou Maggie représentait fièrement l’Alabama, au concours de Miss America. À 60 ans, fatiguée, elle pense avoir connu le meilleur de la vie et s’apprête à mettre fin à ses jours, sur la pointe des pieds, sans gêner personne. Seulement il fallait que Brenda téléphone à ce moment-là. Deux places pour un spectacle de derviches tourneurs, dans huit jours, ça ne se refuse pas… Pour faire plaisir à son amie, Maggie accepte de retarder l’échéance d’une semaine. Et ces quelques jours vont lui montrer que l’existence a encore beaucoup plus à lui offrir qu’elle ne le croyait…« .

J’ai donc débuté ce roman avec, je dois l’avouer, des attentes assez élevées.
On est mis dans l’ambiance dés les premières pages: le style de Fannie Flagg est fluide, moderne et rythmé, et l’évènement qui sert de fil rouge au récit est tout de suite évoqué. L’héroïne, Maggie, agent immobilier et ex Miss Alabama de 60 ans, a en effet décidé de se suicider. L’action se déroule de façon chronologique sur un peu plus de 7 mois, avant, pendant et après le fameux jour J qu’elle a soigneusement fixé.
On la suit donc dans son quotidien d’habitante populaire de la ville de Birmingham, d’amie fidèle et de femme mûre désabusée qui pense que le meilleur est derrière elle et que la vie n’a plus rien à lui offrir. On prend plaisir à la connaître, elle et ceux qui l’entourent, et à découvrir ce qui fait sa vie, ses petits bonheurs et ses déceptions, et on se prend peu à peu d’affection pour elle.

Au travers du portrait, fin et touchant, qu’elle dresse de ses personnages, l’auteure aborde des thèmes universels: en tête de file l’amitié ( qui unit Maggie à ses collègues/copines Brenda et Ethel ), les erreurs de jeunesse et l’attachement au passé ( dur dur de se détacher de son image quand on a été Miss Alabama et première dauphine de Miss America ), la perte d’un être cher, la différence entre réussir sa vie et réussir dans la vie ( non, le boulot ne fait pas tout – comme semble le croire dur comme fer Babs, meilleure ennemie et concurrente directe de Maggie ), la force de l’optimisme et la lutte pour l’égalité et la tolérance ( au travers du personnage de Brenda et de l’évocation des troubles qui ont agité Birmingham dans les années soixante lors du combat des Noirs Américains pour leurs droits civiques – Martin Luther King y a été emprisonné en 1963 et y a écrit la célèbre « Lettre de la prison de Birmingham » )… et d’autres encore.Il se dégage du récit une certaine nostalgie, de l’humour et une vraie ( mais timide ) leçon d’espoir.
Pour résumer: on tourne agréablement les pages de cette tranche de vie mâtinée de suspens.

Mais. Car il y a bien un mais, j’ai été déçue.
Je trouve ce livre assez inégal dans l’ensemble: le début est très sympa et plutôt prenant, j’ai pris plaisir à faire connaissance avec les personnages, notamment Hazel – que l’on découvre par le biais de souvenirs puisqu’elle est décédée depuis plusieurs années – dont l’attitude ultra optimiste a marqué au fer rouge ses proches et qui, même absente, continue d’avoir une influence positive sur eux, j’ai apprécié les thèmes abordés et la façon dont ils l’ont été ( sans en avoir l’air, en étant naturellement intégrés au récit ), mais je n’ai pas cru une seconde que Maggie allait réellement se suicider et la lassitude m’a gagnée au bout d’une centaine de pages, jusqu’à ce qu’un rebondissement amène un peu de souffle à l’histoire vers la page 245 et qu’un mystère intéressant voit le jour – tellement intéressant que je l’aurais bien vu au centre du roman personnellement ( mais malheureusement finalement assez peu exploité ).
Et, cerise sur ce gâteau de déception: j’ai trouvé la fin attendue et trop vite expédiée, voire même bâclée.

Cela dit, je prends ce roman pour ce qu’il est: une lecture plaisir, légère, qui donne le sourire.
Malgré quelques déconvenues j’ai passé un bon moment et c’est bien là le principal après tout.

10 commentaires sur “D’un petit rien qui peut tout changer

  1. Oui, comme tu dis, je crois qu’il faut prendre ce roman pour ce qu’il est, une lecture légère, sans prétention. Je l’ai lu en septembre dernier, après l’avoir reçu d’un partenariat, et je n’en n’attendais pas grand chose, sans doute à cause de la couverture, jolie et gaie en effet, mais un peu trop « gnangnan » à mon goût. j’ai donc été agréablement surprise et comme toi, je qualifierai cette lecture de plaisante. Parfaite pour la plage !

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  2. Je l’ai vu en librairie, et moi aussi je trouvais la couverture joyeuse et fraiche, mais la quatrième ne me tentait pas forcément :/. Ceci étant dit, je ne connais pas l’auteur, et tu me donnes envie de découvrir « Les beignets de tomates vertes ». À suivre, donc.

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    1. Ce roman n’est peut-être pas l’idéal pour découvrir l’auteure, « Les beignets de tomates vertes » est en effet peut-être plus indiqué 😉
      Et puis bon, il est vrai que j’ai des attentes particulières et personnelles en ce qui concerne mes lectures: j’aime être remuée, émue, bouleversée même, et pourquoi pas choquée. En tous cas je n’aime pas les récits plats et sans saveurs, j’ai besoin que ça bouge d’une façon ou d’une autre et qu’il me reste quelque chose de la lecture une fois le livre fermé. C’est sûrement pour ça que j’ai du mal avec les romans dits « légers »…

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